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Un homme, sous la pluie. On ne sait rien de lui. Sauf, peut-être, qu’il est étranger et qu’il cherche une chambre pour la nuit. Au gré des rencontres, l’individu se met à parler. De lui. De la difficulté de ne pas se noyer dans une ville oppressante où l’on chasse les rats comme la misère humaine, par principe et par ennui. Il raconte, se raconte, à travers des anecdotes glanées au fil de la noirceur. Ici, une agression dans le métro. Là, le suicide d’une prostituée. Des nuits d’amour. Le racisme rampant. Comment rester soi, militant, révolté, malgré une société qui étouffe les paroles singulières ? Touchée par la langue de Bernard-Marie Koltès, brute, musicale, poétique, la comédienne neuchâteloise Fanny Künzler a choisi d’incarner elle-même ce texte avec son corps et sa voix. Son objectif ? Faire résonner de manière universelle les limites et les discriminations infligées par la société et s’en affranchir par le verbe. Un spectacle vibrant, où le mot devient géant dans une épure affirmée.

En coréalisation avec le Centre de culture ABC

Formée au Conservatoire de Fribourg, puis aux Teintureries de Lausanne dont elle sort diplômée en 2017, la comédienne et metteure en scène Fanny Künzler est installée depuis plusieurs années à Neuchâtel, où elle effectue une formation universitaire complémentaire en philosophie. Elle multiplie les expériences en effectuant des stages à la Scuola Dimitri et à l’Ecole Internationale Jacques Lecoq à Paris, et elle travaille régulièrement au Théâtre des Osses sous la direction d’Anne Schwaller. En 2022, elle rejoint la Belle constellation au TPR. La même année, elle joue les vingt premières minutes de « La Nuit juste avant les forêts » à l’occasion de la Fête du théâtre « A la fresh ! ». Encouragée par Anne Bisang, elle en présente ici une version intégrale. Considéré comme l’un des plus grands auteurs de théâtre contemporain en France, Bernard-Marie Koltès est un dramaturge né en 1948 à Metz et décédé à Paris en 1989.